Combien peut rapporter 1 million d’euros placé ? Voilà une question qui revient fréquemment.
Dans cet article, nous allons voir les possibilités d’investissement qui s’offrent à une personne disposant d’un capital de 1 million d’euros en banque. Nous allons voir combien rapporte 1 million d’euros placé de façon intelligente suivant une gestion patrimoniale respectant les bonnes pratiques.
Voici une première réponse résumant à gros traits ce que nous détaillons plus bas : 1 million d’euros rapporte en moyenne entre 30 et 70 000 euros par an selon le type de placements financiers sur lesquels l’épargnant se positionne. Ce qui représente une performance annuelle de 3 à 7 % brut selon la façon dont le million d’euros est placé.
1 million d’euros placés sur un panier diversifié de fonds de qualité rapporte de l’ordre de 5 % par an en moyenne. Il sera possible d’obtenir des performances supérieures à 5 % en optant pour une allocation très dynamique, mais l’épargnant devra accepter une plus forte volatilité sur son portefeuille. Certaines stratégies avancées permettent de limiter la volatilité du portefeuille tout en dynamisant la performance. Cela peut se faire en optimisant le choix des fonds et/ou en utilisant un levier financier. Il sera généralement nécessaire de se faire accompagner par un conseiller en gestion de patrimoine pour déployer ce type de stratégie.
En substance, il est donc possible d’être rentier et de vivre avec 1 million d’euros placé en banque. En optant pour une allocation équilibrée, la rente escomptable permet de générer des revenus bruts de l’ordre de 4000 euros par mois. Ce qui est supérieur au salaire moyen en France (le salaire moyen en France est d’un peu plus de 2500 euros par mois).
La fiscalité applicable sur ces revenus du patrimoine dépend de plusieurs paramètres. Nous allons vous donner des pistes pour réduire l’imposition des revenus de ce patrimoine d’un million d’euros placé. Nous verrons que l’assurance vie permet de limiter fortement l’imposition des revenus du patrimoine.
SOMMAIRE
- Combien rapporte 1 million d’euros placé en banque ?
- 1 million d’euros à placer : bien définir sa stratégie patrimoniale
- Les différents types de placements pour investir 1 million d’euros
- Exemples de patrimoines diversifiés : ce que rapporte 1 million d’euros
- Les dispositifs d’épargne pour placer 1 million d’euros
- Placer 1 million d’euros en immobilier : quels investissement(s) envisager ?
- Conclusion
Combien rapporte 1 million d’euros placé en banque ?
Si vous souhaitez sécuriser 1 million d’euros sur des placements sans risque. Un conseiller en banque (ou tout autre conseiller financier) pourra vous indiquer plusieurs catégories de placements :
- les livrets bancaires,
- les comptes à termes,
- les fonds monétaires,
- les fonds euros,
- ou encore certains fonds obligataires.
Ces placements appartiennent à la grande catégorie des produits de taux. Ils servent des intérêts périodiques (les intérêts sont généralement versés une ou deux fois par an) et affichent un risque de perte en capital nul (ou très faible dans le cas de certains fonds obligataires). Le rendement de ces placements est de l’ordre de 3 à 4 % brut en 2024.
| Description | Rendement | |
|---|---|---|
| Les livrets bancaires | Épargne disponible à tout moment. Capital garanti. | Peu rémunérateur. Les banques ajustent périodiquement le rendement en fonction des conditions de taux. |
| Les comptes à terme | Épargne placée pour un horizon de 3 à 48 mois. Déblocage anticipé possible. Capital garanti. | Taux de rémunération défini à la souscription. Taux minoré en cas de déblocage anticipé (avant horizon souscrit). |
| Les fonds monétaires | Épargne disponible à tout moment. Risque de perte en capital très faible (risque nul si les taux sont positifs). | Le rendement évolue régulièrement, il suit l’€STER. Généralement un peu plus rémunérateur que les livrets bancaires. |
| Les fonds euros | Fonds directement gérés par des assureurs. Épargne disponible à tout moment. Capital garanti par l’assureur. | Le fonds est diversifié sur un grand nombre de titres de créances. L’assureur lisse la performance dans le temps (rendement évolutif d’une année sur l’autre). Tantôt plus rémunérateurs que les livrets, fonds obligataires et monétaires, tantôt moins rémunérateurs… |
| Les fonds obligataires | Épargne disponible à tout moment. Risque de perte en capital très limité sur les fonds investis sur des obligations de qualité (Investment grade avec maturité courte). En sus des intérêts perçus, l’épargnant a la possibilité de réaliser une plus-value en cas de baisse des taux de marchés. | Le fonds est diversifié sur un grand nombre de titres de créances. L’épargnant peut opportunément se positionner sur un fonds obligataire pour cranter la rémunération de son épargne sur celle du panier d’obligations avec des échéances courant sur 3 à 15 ans (la maturité moyenne du panier d’obligations dépend des fonds). |
1 million d’euros placé sur ce type de placements (fonds monétaires, obligataires, etc.) rapporte 30 à 40 000 euros par an avant impôt, soit 2500 à 3300 euros bruts par mois. Ces chiffres sont ceux constatés courant 2024, mais les rendements évoluent selon les années.
Pourquoi il faut privilégier des placements dynamiques
Les performances des livrets, des fonds monétaires, des fonds obligataires pourraient fléchir en direction des 3 % dès 2025 et même sous ce niveau en 2026. D’ailleurs, la rémunération de ces placements ne dépassait pas 2 % quelques années auparavant. Et il est possible que l’on retombe sur des niveaux de rémunération semblable dans un futur proche.
En pratique, ces placements sont intéressants pour sécuriser une partie du patrimoine et/ou sécuriser un capital sur le court ou moyen terme, mais investir 100 % de son patrimoine sur ces produits de taux sur le long terme n’est généralement pas recommandé. Le rendement de ces placements peine à dépasser celui de l’inflation. Ce ne sont pas les meilleurs placements pour assurer une préservation du capital et s’enrichir dans le temps long.
Si vous avez 1 million d’euros à investir sur le long terme, il y a beaucoup mieux à faire que de tout placer en fonds euros et/ou fonds monétaires ou obligataires.
Les épargnants ayant 1 million à placer ont intérêt à diversifier leur patrimoine sur d’autres types de placements s’ils souhaitent valoriser leur capital dans une optique d’investissement patrimonial à long terme. En effet, dès lors que le patrimoine est investi sur le long terme il est possible d’obtenir des rendements beaucoup plus intéressants que ceux servis par les produits de taux mentionnés plus haut.
Les marchés actions délivrent des performances de l’ordre de 7 % sur le long terme. Et les fonds immobiliers servent des rendements de l’ordre de 4-6 %. Ces deux classes d’actifs offrent une bonne protection contre l’inflation, ce sont des piliers incontournables dans un patrimoine diversifié.
Quand un épargnant dispose d’un capital conséquent, 1 million d’euros ou davantage, il est impératif de définir une stratégie patrimoniale sur mesure, laquelle va généralement conduire à diversifier le patrimoine sur plusieurs classes d’actifs afin d’optimiser la performance du patrimoine, tout en maîtrisant le risque.
Avec une stratégie patrimoniale adéquate, l’épargnant peut espérer un rendement supérieur à 5 %, soit une rente annuelle brute supérieure à 50 000 euros pour 1 million d’euros placé en banque.
1 million d’euros bien placé peut donc rapporter près de 4000 euros bruts par mois. Voyons comment accéder à ce montant de rente.
1 million d’euros à placer : bien définir sa stratégie patrimoniale
Si vous avez 1 million d’euros à placer, il est recommandé de faire le point avec un conseiller en gestion de patrimoine indépendant. À défaut, un millionnaire autonome dans la gestion de son argent aura intérêt à s’informer correctement. Il est impératif de prendre le temps de comprendre l’offre de placements (on détaille les types de fonds plus loin dans cet article) et les dispositifs d’investissement (point également abordé plus loin) permettant de placer ce million d’euros de façon optimale.
Un patrimoine bien géré doit suivre un triple objectif : (1) la préservation du capital, (2) la génération de revenus et de gains (plus-values), et (3) l’optimisation de la fiscalité.
Pour un patrimoine important (dès quelques centaines de milliers d’euros), cela passe généralement par une stratégie sur mesure, cela est encore plus vrai quand l’épargnant dispose d’un patrimoine d’un million d’euros à placer.
On distingue plusieurs situations :
- Les personnes ayant un projet à financer à court terme (achat d’un bien immobilier ou autre projet conséquent).
- Les investisseurs en phase de capitalisation, c’est-à-dire les personnes qui épargnent et ne consomment pas leur capital ni même les revenus de ce capital (lesquels revenus sont alors réinvestis pour faire boule de neige).
- Et les investisseurs souhaitant obtenir un complément de revenus immédiat.
Dans le premier cas (un projet à concrétiser à court terme), le million d’euros doit être sécurisé sur des placements sans risque tels que ceux mentionnés plus haut (typiquement : des fonds monétaires ou des fonds euros). Les produits de taux permettent de garantir tout ou partie du capital. Ils conviennent bien pour placer une épargne à vue sur quelques mois voire quelques trimestres, dans l’attente de financer un gros projet.
Les deux autres cas sont les plus intéressants d’un point de vue patrimoine, car l’investisseur va pouvoir davantage diversifier son patrimoine, et investir sur des placements délivrant d’excellentes performances à long terme.
La stratégie d’investissement tient également compte d’autres critères tels que l’âge de l’épargnant, sa situation professionnelle/personnelle, la structure globale de son patrimoine, le niveau de ses dépenses contraintes, etc.
Les différents types de placements pour investir 1 million d’euros
Passons en revue les principaux types de placements pour placer 1 million d’euros.
Fonds monétaires
Les fonds monétaires sont composés de titres de prêts à très court terme. C’est un placement sans risque. Ces fonds permettent de sécuriser tout ou partie du patrimoine.
Leur taux de rémunération est aligné sur l’€STER. Il s’agit du taux journalier auquel les banques européennes se prêtent de l’argent. L’€STER est calculé par la Banque centrale européenne. Début 2024, ce taux avoisine les 4 %. Vous pouvez consulter le taux de l’€STER sur le site de la BCE.
Il faut retrancher les frais de gestion du fonds pour déterminer la performance nette de frais des fonds monétaires. Le rendement net de frais est de l’ordre de 3,7 % début 2024.
L’€STER peur rapidement évoluer en fonction des décisions de la BCE. Les épargnants investissant sur le long terme ont plutôt intérêt à se privilégier des fonds permettant de se positionner sur des obligations et titres de créances avec une maturité plus longue. Pour cela, les épargnants peuvent compter sur les fonds obligataires et les fonds euros.
Fonds obligataires
Les fonds obligataires sont des fonds positionnés sur des obligations. C’est-à-dire des titres de créances. Les émetteurs des obligations peuvent être des États ou des entreprises.
Le profil de risque d’un fonds obligataire dépend de la nature des obligations qui composent le fonds.
Certains fonds n’investissent que sur des obligations émises par de belles signatures telles que des États solides (France, Allemagne, etc.) ou des entreprises avec une excellente santé financière (notations AA, AAA, etc.). On parle d’investment grade pour définir ces belles signatures réputées sûres.
Courant 2024, les fonds obligataires rapportent entre 3 et 6 % selon le profil de risque des titres, leur maturité, et leur devise. Le taux de rémunération évolue en fonction des conditions de marché.
Fonds euros
Le fonds euro est un type de fonds spécifiquement français. Les fonds euros sont directement gérés par des assureurs. Par exemple, le fonds euro de l’assurance vie Lucya Cardif est l’actif général directement géré par l’assureur BNP Paribas Cardif.
L’assureur investit l’épargne qu’il collecte sur des fonds obligataires, et il s’autorise également d’investir une petite portion du capital sur d’autres classes d’actifs pour dynamiser la performance de ses placements.
C’est l’assureur qui décide combien il reverse aux épargnants chaque année. L’avantage de ce système est que l’assureur peut lisser dans le temps les revenus distribués, ce qui permet d’offrir une meilleure lisibilité aux épargnants.
Aussi, les fonds euros profitent de ce que l’on appelle l’effet cliquet : les intérêts versés (et capitalisés sur le contrat de l’épargnant) sont définitivement acquis.
Pour ces raisons, le fonds euro est un excellent placement pour sécuriser tout ou partie de son épargne. Malheureusement, la performance des fonds euros n’est pas très élevée. En 2023, les meilleurs fonds euros ont servi des performances un peu supérieures à 3 %… Ce qui est loin derrière les performances délivrées par les marchés actions et certains fonds immobiliers.
Fonds actions
Trop souvent négligés par les « petits épargnants », les fonds actions sont une classe d’actifs centrale dans un portefeuille diversifié. Les fonds actions occupent d’ailleurs une part significative du patrimoine des grandes fortunes.
Les entreprises sont le moteur de la croissance. Au travers des actions cotées en bourse, les investisseurs individuels ont la possibilité de s’enrichir aux côtés des grandes entreprises. Mieux encore, un épargnant basé en France peut très facilement tirer parti de la croissance mondiale en investissant dans un fonds actions monde.
Les entreprises augmentent régulièrement les prix des biens et des services qu’elles commercialisent, ce sont elles qui créent l’inflation. Détenir des actions est donc un moyen imparable pour protéger son patrimoine de l’inflation. Cet avantage est très décisif pour préserver la valeur réelle du patrimoine à travers le temps.
Fonds immobiliers
L’immobilier est un des placements préférés des Français. Mais gérer un bien immobilier locatif n’est pas une activité de tout repos. Les investisseurs avisés sont nombreux à se privilégier l’investissement dans des fonds immobiliers plutôt que de s’improviser bailleur.
Parmi les fonds immobiliers les plus populaires auprès des investisseurs, on peut citer les sociétés civiles de placement immobilier (SCPI). Ces fonds délivrent des rendements de l’ordre de 3 à 7 % (avec une moyenne autour de 5 %). En sus de ce rendement immédiat distribué aux investisseurs, la valeur des SCPI (la valeur de leurs parts) progresse dans le temps pour refléter la hausse de valeur du parc foncier géré par la SCPI.
La valeur des SCPI est beaucoup moins volatile que celle d’autres types de fonds immobiliers (les fonds de foncières cotées du type SIIC se comportent d’ailleurs davantage comme des actions en termes de volatilité).
Tout comme les actions, l’immobilier offre également une belle protection contre l’inflation sur le long terme.
Placements alternatifs
On parle de placements alternatifs pour désigner les types de placements qui n’entrent pas dans les grandes classes d’actifs mentionnées précédemment. Parmi lesquelles, on peut citer le private equity (l’investissement dans des entreprises non cotées en bourse), les cryptomonnaies, les fonds d’infrastructure, les groupements forestiers, les métaux précieux, les objets de collections, etc.
Ces placements alternatifs permettent de diversifier une petite part du patrimoine sur des actifs dont les performances sont peu (voire pas du tout) corrélées avec celles des marchés obligataires, actions et immobiliers.
Les placements alternatifs sont plébiscités par certains gros patrimoines. Ils peuvent trouver leur place dans un patrimoine d’un million d’euros.
Allouer 5 à 15 % de son patrimoine en investissements alternatifs peut faire sens pour diversifier un patrimoine en dehors des grandes classes d’actifs, et optimiser le couple performance/risque du portefeuille.
Exemples de patrimoines diversifiés : ce que rapporte 1 million d’euros
Après avoir passé en revue les différents types de fonds (de placements) sur lesquels un millionnaire peut placer son patrimoine, nous allons maintenant voir comme placer 1 million d’euros en pratique.
Les performances passées ne préjugent pas des performances futures… Mais elles donnent une indication
J’attire votre attention sur le fait que les estimations au sujet de ce que rapporte 1 million d’euros placé sont données à titre indicatif. Les estimations données dans cet article reposent sur les historiques de performance à long terme mesurées pour les différents types de fonds.
Les performances peuvent être sensiblement supérieures (ou inférieurs) selon les périodes considérées. Les fonds actions ont délivré des performances sensiblement supérieures aux moyennes de long terme sur les 10 dernières années. Tandis que le fonds euros et les produits de taux ont délivré des performances inférieures à leurs moyennes de long terme dans le début des années 2020.
Par ailleurs, le choix des fonds a un impact non négligeable sur leur performance. Cela est tout particulièrement vrai pour les fonds actions où les écarts de performance moyenne peuvent s’élever à plus de 2 % par an (et parfois bien davantage, d’où l’importance de bien se renseigner ou de se faire accompagner par un conseiller en gestion de patrimoine pour choisir ses fonds). Du côté des fonds euros, les écarts de performances sont de l’ordre de 1-2 % entre les meilleurs fonds et le bas du panier.
Différentes stratégies d’allocation (un million d’euros placé sur différents fonds)
Le tableau ci-dessous présente différentes stratégies d’allocation. L’investisseur peut ainsi se rendre compte de ce que 1 million d’euros placé sur différents fonds peut rapporter. Les rémunérations indiquées doivent être comprises comme des estimations à gros traits des performances moyennes escomptables au long cours.
Les hypothèses de performance retenues pour chaque type de fonds :
- fonds euros : 3 % brut (leur performance était tombée à 2 % quelques années auparavant),
- fonds immobiliers : 5 % (rendement moyen relativement stable dans le temps),
- fonds actions monde : 7 % (ils ont rapporté davantage ces dernières années),
- fonds obligataires à haut rendement : 7 % (très sensible aux conditions de taux du marché),
- fonds de private equity : 10 % (les performances attendues sont généralement supérieures à 10 %).
| Composition du patrimoine (investissement de 1 million d’euros) | Description du profil | Ce que rapporte 1 million d’euros placés |
|---|---|---|
| 90 % fonds euros + 10 % fonds actions monde | Allocation très défensive. Envisageable pour un épargnant avec une très grande aversion au risque. Un soin particulier devra être apporté au choix du fonds euros (l’essentiel de l’encours). | 30 à 35 000 euros bruts par an (34 k€) |
| 80 % fonds euros + 20 % fonds actions monde | Allocation défensive. Pour un épargnant avec une grande aversion au risque. Un soin particulier devra être apporté au choix du fonds euros (l’essentiel de l’encours) | 35 à 40 000 euros bruts par an (moyenne à long terme) (38 k€) |
| 65 % fonds euros + 35 % fonds actions monde | Allocation plutôt défensive. Convient pour un épargnant averse au risque mais comprenant la nécessité de diversifier son patrimoine sur des supports dynamiques pour valoriser son capital à long terme. | 40 à 48 000 euros bruts par an (moyenne à long terme) (44 k€) |
| 40 % fonds euros + 35 % fonds immobiliers (SCPI) + 25 % fonds actions monde | Allocation équilibrée. Stratégie privilégiant les fonds immobiliers (par exemple du type SCPI) plutôt que les fonds actions : l’objectif ici est de contenir la volatilité du patrimoine. | 43 à 50 000 euros bruts par an (moyenne à long terme) (fluctuation contenue d’une année sur l’autre) (47 k€) |
| 50 % fonds euros + 50 % fonds actions monde | Allocation équilibrée. Une stratégie simple à suivre et efficace. | 47 à 53 000 euros bruts par an (moyenne à long terme) (fluctuation significative d’une année sur l’autre) (50 k€) |
| 30 % fonds euros + 50 % fonds actions monde + 20 % fonds immobiliers | Allocation dynamique. Diversifier le patrimoine avec l’introduction de fonds immobiliers permet de dynamiser la performance tout en maîtrisant la volatilité. | 51 à 57 000 euros bruts par an (moyenne à long terme) (fluctuation significative d’une année sur l’autre) (54 k€) |
| 15 % fonds euros + 10 % fonds obligataire à haut rendement (7 % par an) + 10 % private equity (10 % par an) + 65 % fonds actions monde | Allocation très dynamique. L’introduction de fonds obligataires à haut rendement et de private equity permet de diversifier davantage encore le patrimoine, et ainsi de dynamiser la performance tout en maîtrisant la volatilité. Portefeuille résolument tourné sur le long terme. | 64 à 70 000 euros bruts par an (moyenne à long terme) (fluctuation très significative d’une année sur l’autre) (67 k) |
Comment lire ce tableau :
Un patrimoine de 1 million d’euros placés à 65 % en fonds euros et 35 % en fonds actions monde rapporte 44 000 euros par an en moyenne, avec une fluctuation notable d’une année sur l’autre.
Les allocations données dans le tableau sont des exemples simplifiés à but pédagogique. Un conseiller en gestion de patrimoine pourra établir des stratégies d’investissement plus poussées en termes de diversification, de choix des fonds, de classes d’actifs.
Vous noterez que dans ce tableau, il n’est pas proposé d’allocation incluant des fonds obligataires (hors fonds obligataire à haut rendement). Cela s’explique du fait que du point de vue de l’épargnant ordinaire, les fonds euros assurent déjà ce rôle d’exposition aux marchés obligataires. Hors contexte de marché spécifique, Il n’est donc pas nécessaire de surexposer le patrimoine aux obligations au travers des fonds obligataires.
La volatilité du portefeuille : un faux problème
Dès lors que le million d’euros est investi sur des fonds actions, la valeur du patrimoine va fluctuer à la hausse et à la baisse d’une année sur l’autre.
L’investisseur ne doit pas se soucier de ces oscillations. S’il souhaite se constituer un complément de revenus régulier, il peut réaliser des retraits périodiques de ses fonds en limitant le montant global des retraits dans l’année à moins de 5 % de l’encours (la performance moyenne de long terme d’un portefeuille équilibré).
Les dispositifs d’épargne pour placer 1 million d’euros
Techniquement, les fonds cités précédemment peuvent être logés dans un compte-titres ordinaire (CTO). Le CTO est l’enveloppe par défaut pour loger des titres financiers. En pratique, il existe des dispositifs d’épargne beaucoup plus intéressants que le CTO pour investir 1 million d’euros.
En effet, le compte-titres ordinaire est un dispositif fiscalement peu favorable. L’assurance vie est un dispositif beaucoup plus intéressant.
Assurance vie : le dispositif de prédilection pour investir son patrimoine
L’assurance vie est le dispositif d’investissement à privilégier quand on dispose d’un million d’euros à placer.
Les assurances vie multisupports permettent d’accéder à un large choix de fonds : des fonds euros, des fonds monétaires, des fonds obligataires, des fonds immobiliers, des fonds actions, etc. Certaines assurances vie permettent même d’investir en SCPI, en private equity et en titres vifs.
L’assurance vie permet donc de construire une stratégie d’allocation patrimoniale diversifiée. Encore faut-il placer sur les meilleures assurances vie.
La fiscalité très avantageuse de l’assurance vie pour faire fructifier 1 million d’euros
L’assurance vie dispose un cadre fiscal extrêmement avantageux pour l’épargnant.
Tout d’abord, en l’absence de retrait sur le contrat, les gains (intérêts, dividendes, plus-values) ne sont pas imposés. Ce qui fait de l’assurance vie un excellent dispositif pour faire fructifier son capital.
En cas de retrait (rachat partiel) sur une assurance vie de plus de 8 ans, l’épargnant bénéficie d’un abattement de 4600 euros sur les plus-values imposables. La part des plus-values comprise dans cet abattement n’est soumis qu’aux prélèvements sociaux (dont le taux est de 17,2 %).
Précisions ici que seule la part des retraits correspondant à des plus-values est taxée.
Par exemple, si un souscripteur dispose de 1 million d’euros placé en assurance vie depuis plus de 8 ans, dont 75 % correspond à des versements et 25 % à des plus-values réalisées au sein du contrat, alors, dans le cas d’un retrait de 16 000 euros sur le contrat, la part des plus-values n’est que 4 000 euros (25 % de 16 000 euros). La part des plus-values est sous l’abattement de 4600 euros, l’épargnant ne sera donc pas imposable sur les gains retirés de l’assurance vie.
L’assurance vie est fiscalement très intéressante pour l’épargnant. Elle est également très intéressante pour optimiser la transmission de son patrimoine.
Chaque bénéficiaire désigné du contrat peut recevoir jusqu’à 152 500 euros sans avoir à payer de droits de succession. Au-delà de ce montant, une imposition réduite s’applique jusqu’à 700 000 euros transmis.
L’abattement de 152 500 euros s’entend pour chaque souscripteur et chaque bénéficiaire. Un couple peut donc transmettre 610 000 euros (2 parents x 2 enfants = 4 x 152 500 euros) à deux enfants sans que ces derniers n’aient à s’acquitter de droits de succession.
La polyvalence de l’assurance vie en termes de choix de fonds et sa fiscalité très intéressante en font le dispositif de référence pour placer 1 million d’euros. Ce que rapporte le million d’euros placé dépendra du choix des fonds logés dans l’assurance vie (je vous renvoie aux tableaux présentant différentes stratégies d’allocation plus haut dans cet article).
L’assurance vie supporte des frais de gestion. Les frais de gestion en unités de compte sont de seulement 0,50 % par an pour les meilleures assurances vie. Leur impact sur la performance des placements est relativement marginal.
PEA et PER : 2 dispositifs complémentaires intéressants
Le plan d’épargne en actions (PEA) et le plan d’épargne retraite (PER) sont deux dispositifs pouvant éventuellement trouver leur place dans un patrimoine diversifié.
Ce sont des dispositifs complémentaires et non des alternatives à l’assurance vie.
Il n’est pas possible de placer 1 million d’euros sur un PEA (les versements sont plafonnés à 150 000 euros, et 225 000 euros en incluant le PEA-PME). Le PEA est fiscalement attractif (les plus-values ne sont pas imposables sur les retraits réalisés sur un PEA de plus de 5 ans) mais ce dispositif ne permet d’investir qu’en actions et fonds actions (quelques fonds monétaires sont toutefois disponibles) et ne permet pas d’optimiser la transmission du patrimoine. Les épargnants souhaitant protéger leurs enfants (ou tout autre héritier potentiel) auront intérêt à privilégier l’assurance vie.
S’agissant du PER, les versements ne sont pas plafonnés. Mais les versements réalisés sur le PER sont déductibles du revenu imposable selon un plafond annuel (à 10 % du revenu et/ou 10 % du PASS). Or, il s’agit du principal avantage fiscal du PER. Il n’y a pas d’intérêt à verser plus que le montant suffisant pour réduire son revenu imposable. L’assurance vie est plus souple et plus avantageuse.
Ce que rapporte 1 million d’euros placés chaque mois
Les revenus de placements ne sont généralement pas distribués sur un rythme mensuel.
En pratique, les intérêts perçus sur les livrets sont versés annuellement. De même, les revenus de placements monétaires et obligataires sont généralement versés de façon annuelle, voire semestrielle.
S’agissant des actions, les dividendes sont généralement distribués une fois par an. Certaines actions servent des acomptes trimestriels. Les fonds actions reversent en général les dividendes une fois dans l’année. Du côté des fonds immobiliers, le rythme de distribution des revenus est rarement mensuel. On trouve toutefois quelques SCPI servant un dividende mensuel, c’est par exemple le cas pour les SCPI Corum.
Pour savoir ce que rapporte 1 million d’euros placés chaque mois, il faudra donc regarder ce que les placements rapportent sur une année pleine, et diviser ce montant par 12 pour obtenir une estimation du revenu mensuel.
Un rentier souhaitant se constituer une rente mensuelle devra donc provisionner un petit capital sur ses comptes à vue, et/ou procéder à des retraits partiels sur ses assurances vie (et éventuels PEA et PER à disposition).
Fonds capitalisants et rente
Les entreprises ont différentes façons de reverser leurs bénéfices aux actionnaires : elles peuvent verser un dividende, c’est la solution connue de tous. Mais elles peuvent également racheter leurs propres actions, cela a un effet relutif pour l’actionnaire : le nombre d’actions est réduit, donc la valeur unitaire de chaque action augmente (toutes choses égales par ailleurs). Pour cette raison, le rendement en dividende n’est pas un indicateur fiable pour rendre compte de ce que rapporte l’investissement en actions et du taux de rémunération du million d’euros placé.
Aussi, de nombreux fonds sont dits « capitalisants », cela signifie que le fonds ne redistribue pas les bénéfices aux investisseurs, mais qu’il les réinvestit automatiquement dans le fonds. Ce système permet à un investisseur d’éviter tout frottement fiscal (dans le cas où il investirait en compte-titres) et automatise le réinvestissement des gains.
L’épargnant souhaitant se verser une rente peut également opter pour des fonds capitalisants, et réaliser des retraits partiels (rachats partiels) sur ces contrats pour financer ses dépenses mensuelles.
En pratique, si vous investissez au travers d’une assurance vie, vous pouvez mettre en place un rachat partiel automatique chaque mois. Les bons courtiers proposent ce type d’option de gestion pour faciliter la vie des épargnants.
Concrètement, un épargnant avec 1 million placé en assurances vie selon une allocation équilibrée peut escompter une performance moyenne annuelle de 5 % brut sur ce patrimoine. Cette performance fluctuera d’une année sur l’autre selon la performance des marchés actions mais l’épargnant ne devra pas se focaliser sur le niveau courant des marchés pour juger du niveau de sa rente. Il faut raisonner en termes de performance à long terme. 1 million d’euros placé à 5 % rapportera 50 000 euros par an en moyenne à long terme. Cet épargnant pourra donc se créer une rente en automatisant un retrait partiel d’un peu plus de 4000 euros chaque mois (50 000 / 12 = 4167 euros) sur ses assurances vie.
Placer 1 million d’euros en immobilier : quels investissement(s) envisager ?
Certains investisseurs ne jurent que pas l’immobilier, au détriment des autres classes d’actifs évoquées plus haut (fonds monétaires, fonds obligataires, fonds actions, private equity, etc.).
Il y a différentes façons d’investir dans l’immobilier. Il est possible de faire de l’investissement locatif en investissant en direct dans des biens immobiliers. Investir 1 million d’euros dans des biens immobiliers locatifs ne s’improvise pas. Être bailleur est un vrai métier. Il faut savoir négocier l’achat des biens au bon prix, trouver des locataires fiables, établir des contrats de location, trouver de bons artisans quand des petites réparations s’imposent (et savoir superviser le travail). Il faut aussi identifier le meilleur mode d’exploitation (en personne physique ou via une SCI) et de déclaration des revenus (le choix du statut, location meublée ou nue, etc.). Certaines tâches peuvent être déléguées, mais les responsabilités demeurent importantes pour le bailleur.
Ce que rapporte 1 million d’euros placé dans l’immobilier va énormément dépendre de la nature des biens loués. Un grand appartement parisien ne rapportera guère plus de 3,5 % brut. Un revenu brut auquel il faudra encore soustraire la taxe foncière (en forte hausse dans de nombreuses villes), les coûts de mise aux normes énergétiques, etc. De l’autre côté du spectre, 1 million d’euros permet de mettre la main sur un immeuble de rapport en province. Les investisseurs aguerris peuvent obtenir des rendements supérieurs à 10 % bruts sur certaines opérations (généralement, des opérations nécessitant souvent de gros travaux pour valoriser le bien), mais cela ne s’improvise pas et nécessite une vraie expertise.
Une solution beaucoup plus simple pour investir dans l’immobilier est de se tourner vers des fonds immobiliers. L’avantage est que l’épargnant délègue totalement la gestion des biens auprès des gérants du fonds. C’est un investissement réellement « passif » et beaucoup moins stressant que le statut de bailleur. Les fonds immobiliers sont diversifiés sur un grand nombre de biens, le risque d’impayé est donc fortement dilué, les rendements annuels sont relativement prévisibles. Ce qui est très sécurisant pour se constituer une rente.
Le ticket d’entrée pour investir dans des fonds immobiliers (SCPI, OPCI, SCI, fonds de foncières) est de quelques centaines à quelques milliers d’euros. Ces fonds peuvent donc facilement trouver leur place dans un patrimoine diversifié aux cotés de fonds euros, de fonds obligataires, de fonds actions, etc. Cerise sur le gâteau, les fonds immobiliers peuvent être logés en assurance vie afin de bénéficier du cadre fiscal très avantageux de ce dispositif.
Conclusion
Si vous avez 1 million d’euros en banque à placer dès à présent et/ou que vous souhaitez parvenir à capitaliser ce montant, il est très important de définir une stratégie d’investissement optimisée pour atteindre vos objectifs.
Les placements en banque (livrets et fonds monétaires) sans risque rapportent peu. Dans une optique d’investissement à long terme, il faut diversifier son patrimoine sur des fonds plus performants.
Une allocation équilibrée délivre une performance moyenne de l’ordre de 5 %. 1 million d’euros placés à 5 % rapporte environ 50 000 euros par an en moyenne, soit un peu plus de 4000 euros par mois.
Il est possible d’atteindre des performances un peu plus élevées en optant pour une allocation dynamique. Auquel cas il faut être prêt à observer une plus forte volatilité sur la valeur du patrimoine (au gré des marchés actions). Une allocation très dynamique peut convenir pour un épargnant en phase de capitalisation et investissant pour le très long terme.
Les épargnants souhaitant se constituer une rente auront intérêt à bien diversifier leur patrimoine, par exemple en introduisant des fonds immobiliers aux côtés des fonds actions. Il est possible de vivre avec 1 million d’euros placés et d’obtenir chaque mois environ 4000 euros avant impôt.
Il faut veiller à optimiser la fiscalité globale du patrimoine et l’imposition des revenus financiers. Pour cela, l’assurance vie est le dispositif phare. Le PEA et le PER peuvent également être intéressants en complément.
